Le spectacle de l’empoignade des cinq membres de l’exécutif au conseil de la communauté d’agglomération de Villefranche (CAVIL) est consternant. Lors de l'avant-dernière réunion du conseil, les quatre maires de droite et le président, aux commandes depuis bientôt 18 ans, ont étalé leurs divisions sur des dossiers fondamentaux pour notre avenir, sans trop se soucier de l’intérêt général.
En matière de développement économique, la création d’une nouvelle zone d’activité au nord dénommée « Porte en Beaujolais » a été l’occasion de mettre au grand jour la rivalité entre les maires d’Arnas et de Gleizé, chacune portant un projet concurrent sur le territoire de leur commune. Les études préalables, qui ont pourtant coûté de l’argent public, n’ont pas débouché sur un mandat clair de l’exécutif de la CAVIL concernant la finalité de ces projets ; pourtant, on continue comme si de rien n’était dans la confusion.
La création d’une telle zone d’activité est pourtant une bonne chose. C’est d’ailleurs le premier projet d’envergure en matière de développement économique depuis maintenant 18 ans que la droite nous gouverne, et elle l’annonce à un an des élections ! Encore faut-il savoir clairement ce que l’on veut en faire : des activités de services, un pôle touristique, une vitrine de promotion du Beaujolais, bien sûr, mais pourquoi ne pas favoriser également l’implantation d’activités génératrices d’emplois correspondant aux qualifications des salariés et chômeurs de notre bassin d’emploi ?
Second sujet de discorde : les orientations budgétaires. L’autosatisfaction l’emporte sur la maîtrise des projets. Bien sûr, la création de la communauté d’agglomération permettra d’engranger plus d’argent public en dotations de l’Etat. Mais pour faire quoi ? Comment en profiter pour améliorer le cadre de vie de nos concitoyens ? Quel politique prévisionnelle à moyen et long terme pour la création d’équipements d’accueil petite enfance et 4ème âge ? Comment attirer de nouvelles entreprises créatrices d’emplois ? Comment renforcer la solidarité et la politique du logement social ? Comment maîtriser les coûts de fonctionnement des nouveaux équipements collectifs créés ? Seul un élu UDF s’est exprimé dans la « majorité » pour exprimer ses craintes quant à l’absence de vision pluriannuelle des projets de la CAVIL. Pour son président, il n’y a pas à s’en faire puisque nous allons pouvoir dépenser plus d’argent… tout en « maîtrisant les dépenses » , lesquelles ?
En dépit des efforts désespérés du président Perrut pour faire croire que tout le monde est d’accord sur le fonctionnement et les projets de la CAVIL, la droite a donc étalé au grand jour ses divisions, ses rivalités et son absence de vision d’avenir pour notre agglomération. Et ce n’est pas la prétendue « opposition » de droite représentée par Pascal Ronzière qui pourrait nous en dire plus, puisqu’elle était absente des débats.
Lors des prochaines élections locales dans l’agglomération, la gauche proposera une vision dynamique et ambitieuse pour fédérer les communes autour d’un projet d’agglomération, et pour mettre en place un fonctionnement intercommunal plus exigeant. Nous le ferons avec le plus grand sens des responsabilités pour agir au service de nos concitoyens, et non pour défendre les intérêts de tel ou tel élu local.
Michèle CORDIER, conseillère communautaire (Villefranche-sur-Saône)
Jérôme SADDIER, secrétaire de section du PS de Villefranche-sur-Saône
Albert SZAC, conseiller communautaire (Limas)
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