Lors de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait promis que ceux qui travailleraient plus, gagneraient plus. Mais la défiscalisation annoncée des heures supplémentaires est loin de concerner l'ensemble des Français...
Comment pourrait-on en effet l'appliquer dans les PME dont la santé est fragile et où bien souvent, sous la contrainte des donneurs d'ordre, les salariés travaillent beaucoup plus de 35 heures sans la moindre rémunération complémentaire ? Comment pourrait-on l'appliquer à tous ces salariés qui reçoivent le même "forfait-jour" qu'ils travaillent 8, 9 ou 10 heures comme l'a déjà permis le précédent gouvernement ? Comment l'appliquer enfin, à ces millions de Français, et particulièrement de Françaises, qui ne trouvent déjà pas d'emploi à plein-temps, ou multiplient les temps partiels ?
Ceux là, les plus précarisés, ne gagneront rien de plus et ont même beaucoup à perdre.
Une entreprise qui verra - fort heureusement pour elle - son carnet de commande se remplir aura intérêt financièrement à concentrer le surcroît de travail sur les salariés à temps complet. Pourquoi préférait-elle faire travailler ceux qui sont aujourd'hui à mi-temps ? Pourquoi irait-elle renouveler les CDD qui lui permettent de faire face dans les périodes les plus chargées ? Pourquoi souhaiterait-elle, enfin, créer de nouveaux emplois ?
Comme d'habitude, la droite fait peser toute la précarité sur ceux qui sont déjà les plus en difficulté. Un grand nombre de Français gagnera moins, car on ne leur laissera pas la chance de travailler plus. Mais il paraît que l'on doit trouver cela "moral".
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