Compte-rendu du débat relatif à l’école (23/01/2007)
Rappel de quelques chiffres significatifs, tirés des études statistiques de l’OCDE et du rapport « L’Etat de l’école » de 2006 :
– 12 111 900 élèves scolarisés en collège et lycées, soit 97% des classes d’âge concernées (5ème rang OCDE) ; près de la moitié des enfants d’ouvriers deviennent bacheliers, alors qu’ils étaient à peine 10% dans ce cas dans les années 50 ;
– 150 000 jeunes sortent du système scolaire sans qualification (21ème rang OCDE); 17% des jeunes français âgés de 20 à 24 ans sont faiblement qualifiés et les jeunes quittant l’école sans diplôme sont les premiers touchés par le chômage (taux de chômage dépassant parfois les 40% pour cette catégorie) ; l’espérance de vie scolaire est de 16,5 ans (21ème rang OCDE)
– 884 000 enseignants, ce qui induit un nombre d’élèves par classe variant entre 13,7 et 23 selon les sources !
- rémunération des enseignants qui place la France au 13ème rang OCDE.
- coût de l'éducation : 115 milliards d'euros par an, soit 7,1% du PIB et 19,7% des dépenses de l'Etat.
Débattre autour de l’école n’est pas chose aisée tant chacun se rémémore son propre vécu de l’institution scolaire ou celui de ses enfants. En ce sens, l’introduction du débat par quelques chiffres permet de le rendre plus objectif et de préférer à l’approche habituelle celle de l’économie de l’école. Il ressort des chiffres mentionnés précédemment que le budget de l’Education nationale constitue le premier budget de dépenses de l’Etat. Et pourtant, force est de constater la défiance que suscite le système scolaire actuellement et la tendance au retour de méthodes passéistes.
Education et marché de l’emploi
La question se pose en premier lieu de l’adéquation entre les enseignements scolaires et les offres d’emploi, suggérant l’inemployabilité des élèves sortant des établissements scolaires. En outre, l’entrée sur le marché de l’emploi se faisant de plus en plus tardivement, ces jeunes devront travailler jusqu’à un âge avancé pour espérer une retraite pleine. Incidemment se pose la question de l’adaptation de l’Education nationale aux besoins en main d’oeuvre de l’´economie et de la revalorisation de l’apprentissage ou des études techniques (cf l’exemple du système allemand où les élèves sont orientés dans des proportions identiques en sections générales, techniques et professionnelles).
Si certains estiment que l’´ecole devrait avoir pour objectif de procurer un emploi à ses élèves, d’autres estiment en revanche que l’école doit avoir pour ambition l’épanouissement des élèves. Dans la mesure où la création ou la promotion de formations initiales prometteuses d’emplois sera toujours structurellement décalée avec la réalité économique des besoins (trop de personnes formées, temps de formation long, inattractivité en terme de salaires, etc), il apparaît préférable de développer les capacités d’adaptation de l’élève, même si des interactions entre le monde de l’entreprise et le monde de l’éducation sont à développer (interventions des professionnels à l’école pour une présentation de leurs fonctions par exemple). Elles existent déjà dans une certaine mesure, les collégiens devant effectuer un stage de quelques jours dans le milieu professionnel de leur choix.
Derrière ces inquiétudes, se sont avant tout celles de l’orientation qui pointent. L’insuffisance de l’accompagnement des élèves pour leur orientation fait consensus, et avec elle, la nécessité d’une refonte du service d’orientation de l’Education nationale.
Rappel du programme du PS sur ces points : supression de l’apprentissage à 14 ans et du travail de nuit à partir de 15 ans ; faciliter les passerelles entre les différents parcours de qualification qui devront être rendus plus lisibles.
Qualité de l’instruction et problèmes d’éducation
Au-delà de l’orientation, perce également l’inquiétude quant à la qualité des enseignements dispensés et incidemment, de la compétence des enseignants. Tous s’accordent néanmoins sur le fait que les difficultés auxquelles les enseignants sont aujourd’hui confrontés sont issues moins de l’inadaptation de leur formation que du malaise social qui se répercute au niveau de l’éducation. Les problèmes de discipline et d’échec scolaire qui apparaissent plus prégnants aujourd’hui qu’hier sont d’une part le reflet des évolutions de la société, et d’autre part, le prix à payer pour une massification de l’enseignement.
L’adaptation de l’institution scolaire à cette « nouvelle donne » pédagogique passe bien sûr par la formation du personnel enseignant. C’est tant au niveau du contenu de la formation initiale (insuffisance de la réforme de l’IUFM en cours puisque la formation dans son ensemble n’a pas été repensée) que de l’offre de la formation continue (stages PAF) qu’il faut agir.
Par delà le constat que l’école est d’abord le reflet d’une société avant d’en être un facteur de changement, des solutions sont proposées. Un consensus est clairement mis à jour sur la nécessité de réduire le nombre d’élèves par classe et de mettre en place des classes « relais » pour les élèves en difficultés. Une ébauche de ces dispositifs existe déjà mais leur efficience bute souvent sur l’obligation d’obtenir l’accord préalable des parents pour l’entrée dans ces classes.
L’importance des TICE (technologies de l’information et de la communication) dans la vie quotidienne des élèves doit également induire une adaptation tant du règlement dans les établissements scolaires (usage du téléphone portable par ex) qu’une pédagogie nouvelle. Des réponses ont déjà été pensées, telles que le BII (brevet d’informatique et d’internet) au collège. Il importe également que l’école puisse donner à chacun les outils nécessaires à l’usage de ces nouvelles technologies afin de ne pas laisser s’installer une « fracture numérique ».
Rappel du programme du PS sur ces points :
favoriser la mixité sociale avec la révision de la carte scolaire, l’implantation de classes prépa en ZEP, et une attention spécialement portée aux carrières et conditions de travail des enseignants en ZEP; développer les classes relais, les soutiens scolaires gratuits, les relations avec les parents ; revoir la procédure de recrutement des enseignants et leur formation, et mettre en place un service de gestion des ressources humaines pour les enseignants.
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